[D66] The Revival of Trotskyism: From Historical Ruin to Contemporary Relevance

René Oudeweg roudeweg at gmail.com
Wed Sep 10 18:16:57 CEST 2025


The Revival of Trotskyism: From Historical Ruin to Contemporary Relevance

Trotskyism, long caricatured as the defeated rival of Stalinism and 
consigned to the margins of the socialist movement, has experienced a 
striking revival in the 21st century. This resurgence is not a mere 
academic curiosity but the consequence of deep structural crises—of 
global capitalism, of traditional social democracy, and of Stalinist 
legacies—that have reopened the space for revolutionary Marxist politics 
rooted in the traditions of Leon Trotsky. Once derided as a “sectarian 
archipelago” of small groups, Trotskyism today reemerges as a living 
current of radical thought and praxis, propelled by new generations 
seeking answers to the systemic failures around them.

At its core, Trotskyism offers a framework uniquely suited to the 
contemporary moment. Trotsky’s theory of permanent revolution—that the 
struggle for democracy and social emancipation in less-developed 
societies cannot halt at bourgeois reforms but must pass directly into 
socialist transformation—has been vindicated in the age of 
globalization. From Egypt’s thwarted 2011 revolution to Chile’s recent 
constitutional upheavals, the limits of purely democratic uprisings are 
exposed when they clash with entrenched capitalist power. Trotskyism’s 
insistence that only the independent mobilization of the working class 
can carry forward genuine liberation stands in sharp contrast to both 
reformist compromise and authoritarian shortcuts.

The revival is also fueled by disillusionment with the failures of rival 
traditions. The bankruptcy of neoliberal social democracy, epitomized by 
the hollow technocracy of Blairism, Clintonism, and their imitators, has 
discredited gradualist reform. Meanwhile, the collapse of the Soviet 
Union and the degeneration of post-Maoist states have stripped Stalinism 
of its mystique, leaving behind authoritarian ruins rather than 
socialist beacons. For many young militants, Trotskyism’s unwavering 
opposition to both capitalism and Stalinist despotism appears less as a 
relic than as a principled compass in a landscape of betrayals.

Yet the revival is not only theoretical. The last two decades have seen 
Trotskyist currents actively shaping struggles on the ground. In France, 
Britain, and the United States, Trotskyist organizations have 
contributed disproportionately to anti-austerity and anti-racist 
movements. In Latin America, Trotskyist parties have gained 
parliamentary footholds, from Argentina’s Workers’ Left Front to 
Brazil’s PSOL-linked factions, amplifying class politics in the public 
sphere. Even in the fractured terrain of the global left, Trotskyists 
have demonstrated an ability to fuse intellectual clarity with 
organizational persistence.

Critics will object that Trotskyism remains fragmented, prone to 
doctrinal squabbles, and lacking the mass base of a century ago. This is 
partly true. But its revival is less about the consolidation of one 
organizational pole than about the diffusion of its ideas into broader 
movements. The emphasis on rank-and-file democracy, internationalism, 
and revolutionary continuity has seeped into the DNA of newer left 
formations, from the anti-globalization protests of the early 2000s to 
the wave of youth radicalization after the 2008 financial crash. 
Trotskyism survives because the conditions that produced it—imperialism, 
crisis, reformist collapse—are not only unresolved but intensifying.

In the end, the revival of Trotskyism is not a nostalgic return to 
20th-century debates but a confrontation with 21st-century realities. As 
inequality deepens, climate catastrophe looms, and capitalist 
democracies teeter on the edge of authoritarian reaction, the sharp 
edges of Trotskyist critique cut through the fog of resignation. Its 
insistence on the possibility—and necessity—of a revolutionary 
alternative has rescued socialism from both the bureaucratic prison 
house of Stalinism and the dead end of neoliberal accommodation.

Trotsky’s ghost, once thought vanquished, has returned not as a spectral 
memory but as a weapon for the living.

--

La résurgence du trotskisme : de la ruine historique à la pertinence 
contemporaine

Le trotskisme, longtemps caricaturé comme le rival vaincu du stalinisme 
et relégué aux marges du mouvement socialiste, connaît au XXIᵉ siècle 
une résurgence frappante. Ce retour n’est pas une simple curiosité 
académique, mais la conséquence de crises structurelles profondes — du 
capitalisme mondial, de la social-démocratie traditionnelle et des 
héritages staliniens — qui rouvrent l’espace d’une politique marxiste 
révolutionnaire enracinée dans les traditions de Léon Trotsky. Jadis 
tourné en dérision comme un « archipel sectaire » de petits groupes, le 
trotskisme réapparaît aujourd’hui comme un courant vivant de pensée et 
de pratique radicales, porté par de nouvelles générations en quête de 
réponses aux échecs systémiques qui les entourent.

Au cœur de ce renouveau, le trotskisme propose un cadre singulièrement 
adapté au moment contemporain. La théorie de la révolution permanente de 
Trotsky — selon laquelle la lutte pour la démocratie et l’émancipation 
sociale dans les sociétés moins développées ne peut s’arrêter aux 
réformes bourgeoises, mais doit passer directement à la transformation 
socialiste — trouve une validation à l’ère de la mondialisation. De la 
révolution avortée d’Égypte en 2011 aux bouleversements constitutionnels 
récents au Chili, les limites des soulèvements purement démocratiques 
apparaissent clairement lorsqu’ils se heurtent au pouvoir capitaliste 
enraciné. L’insistance trotskyste sur le fait que seule la mobilisation 
indépendante de la classe ouvrière peut porter une véritable libération 
contraste fortement avec le compromis réformiste et les raccourcis 
autoritaires.

Cette résurgence s’alimente aussi de la désillusion face aux échecs des 
traditions rivales. La faillite de la social-démocratie néolibérale, 
incarnée par la technocratie creuse du blairisme, du clintonisme et de 
leurs imitateurs, a discrédité la voie réformiste graduelle. 
Parallèlement, l’effondrement de l’Union soviétique et la dégénérescence 
des États post-maoïstes ont privé le stalinisme de son aura, laissant 
derrière eux des ruines autoritaires plutôt que des phares socialistes. 
Pour beaucoup de jeunes militants, l’opposition intransigeante du 
trotskisme à la fois au capitalisme et au despotisme stalinien apparaît 
non comme une relique, mais comme une boussole de principes dans un 
paysage de trahisons.

La résurgence n’est d’ailleurs pas seulement théorique. Depuis deux 
décennies, les courants trotskystes participent activement aux luttes 
concrètes. En France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, des 
organisations trotskystes ont contribué de manière disproportionnée aux 
mouvements anti-austérité et antiracistes. En Amérique latine, des 
partis trotskystes ont gagné des positions parlementaires, du Front de 
gauche des travailleurs en Argentine aux courants liés au PSOL au 
Brésil, renforçant la voix de la politique de classe dans l’espace 
public. Même dans le terrain fracturé de la gauche mondiale, les 
trotskystes ont su combiner clarté intellectuelle et persistance 
organisationnelle.

Certains objecteront que le trotskisme reste fragmenté, enclin aux 
querelles doctrinales, et privé de la base de masse d’il y a un siècle. 
C’est en partie vrai. Mais son renouveau tient moins à la consolidation 
d’un pôle organisationnel unique qu’à la diffusion de ses idées dans des 
mouvements plus larges. L’accent mis sur la démocratie de base, 
l’internationalisme et la continuité révolutionnaire s’est infiltré dans 
l’ADN de nouvelles formations de gauche, depuis les manifestations 
altermondialistes du début des années 2000 jusqu’à la vague de 
radicalisation de la jeunesse après la crise financière de 2008. Le 
trotskisme survit parce que les conditions qui l’ont produit — 
impérialisme, crise, effondrement du réformisme — non seulement 
persistent, mais s’intensifient.

En définitive, la résurgence du trotskisme n’est pas un retour 
nostalgique aux débats du XXᵉ siècle, mais une confrontation avec les 
réalités du XXIᵉ. Alors que les inégalités se creusent, que la 
catastrophe climatique s’aggrave et que les démocraties capitalistes 
vacillent au bord de la réaction autoritaire, les arêtes vives de la 
critique trotskyste percent le brouillard de la résignation. Son 
insistance sur la possibilité — et la nécessité — d’une alternative 
révolutionnaire a libéré le socialisme à la fois de la prison 
bureaucratique du stalinisme et de l’impasse de l’accommodation néolibérale.

Le fantôme de Trotsky, qu’on croyait jadis vaincu, est revenu non comme 
une mémoire spectrale, mais comme une arme pour les vivants.


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